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HISTOIRE PREMIERES
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composition : AP février 2012

Trois expériences totalitaires dans le XXème Siècle européen : un seul modèle ?

INTRODUCTION
L'entrée en matière La première guerre mondiale, si elle ravage l'Europe, débouche en 1918 sur le triomphe apparent du modèle démocratique incarné par la Grande Bretagne et la France, puissances victorieuses.
La reformulation Des dictatures d'un type nouveau, prétendant à un contrôle absolu de la population vont pourtant se mettre en place progressivement dans l'après-guerre dans de nombreux pays, trois régimes particulièrement autoritaires s'imposant notamment en Italie - avec Mussolini - en Allemagne - avec Hitler - et en URSS - avec Staline. Ils disparaissent à la fin de la seconde guerre mondiale ou, dans le cas de l'USS, s'assouplissent dans les années Cinquante. 
La problématique En quoi ces trois régimes méritent-ils d'être qualifiés de dictatures totalitaires, et peut-on dire que le Totalitarisme est-il un type politique unique ?
[Ces expériences politiques traumatisantes se sont-elles mises en place à la faveur de circonstances etgrâce au climat de crise économique ou sont-elles un aboutissement logique à la brutalisation des moeurs politiques accélérée par la Grande Guerre ?]
L'annonce du plan
(4 parties proposées ici)
Il semble que des dictateurs opportunistes aient pu profiter avec la même habileté, dans les trois pays concernés, de circonstances particulièrement favorables à leur entreprise, mais que leurs objectifs politiques aient été divergents voire opposés. Le fonctionnement  des systèmes fascistes, national-socialiste et communiste présente pourtant de nombreuses similitudes et il débouche sur un asservissement total de la société.

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DEVELOPPEMENT

1. La conquête du pouvoir

Des états fragiles.
En Italie, l'unité nationale est faible : les Catholiques sont censés s'abstenir de participer au jeu politique 
(conflit avec l'Eglise à propos de Rome) et le Sud est pauvre et sous industrialisé. En proie à 
l'emprise des "mafias" il subit une conjoncture économique difficile, se sent colonisé par le Nord. En Allemagne, 
la Démocratie est imposée au vaincu et la République de Weimar naît sous de mauvais auspices. L'opinion dénonce
le "diktat de Versailles", l'armée entretient la légende du "coup de poignard dans le dos" qui lui aurait volé sa victoire,
le redressement économique dépend des investissements américains, que la crise de 1929 va brutalement interrompre. 
En Russie soviétique, une guerre civile très dure a suivi la Révolution d'Octobre 1917. 
Le retard de développement du pays est condidérable.

Un révisionnisme puissant.
Les Italiens considèrent souvent que leur victoire a été "mutilée" car le pays n'a pas annexé le littoral Adriatique
contrairement aux promesses des alliés. Les Allemands estiment pour la plupart être victimes d'une paix léonine 
et refusent le principe des réparations et les amputations territoriales. Les autorités soviétiques ont "cédé du terrain
pour gagner du temps" en acceptant d'immenses pertes territoriales pour faire la paix avec l'Allemagne en 1918 : 
elles songent à profiter de toute occasion pour recouvrer les provinces perdues. 

Des chefs opportunistes et pragmatiques. 

Tous les trois sont des démagogues exploitent la nostalgie de la fraternité d'armes de 1914-1918 ou de la révolution bolchévique 
et, dans le casde Mussolini et Hitler,  le ressentiment des anciens combattants. Tous les trois utilisent les moyens modernes 
pour circonvenir "les masses".

Mussolini, ancien militant socialiste, exclu pour avoir défendu l'entrée en guerre, comprend qu'il peut exploiter la peur des rouges 
et obtient par là le soutien du patronat : il n'hésite pas à changer le programme du mouvement fasciste qu'il a fondé en 1919 pour 
se concilier les notables, auxquels il apporte le soutien de ses squadristes pour briser les grèves. Il arrive au pouvoir appelé par la Droite traditionnelle,  qui voit en lui un rempart contre le désordre.  Après des débuts hésitants, le dictature s'installe dès 1925 (partis et 
syndicats sont supprimés, la censure est établie). Le "Duce" se réconcilie avec le pape (accords de Latran) et flatte le nationalisme italien (ambitions coloniales, répression du crime, dirigisme économique) tout en restant l'allié de la France jusqu'en 1934. 

Hitler profite lui aussi de l'inquiétude bourgeoise devant la menace communiste (révolution spartakiste
de 1918, force électorale du KPD, le parti communiste allemand) : il se comporte en démagogue alliant nationalisme et 
mots d'ordre socialisants, apparaît aux capitalistes de la Ruhr comme une force solide contre le chaos provoqué par le rapatriement 
des capitaux nord-américains après le Krach de Wall Street (9 millions de chômeurs en 1929 en Allemagne). Haineux à l'égard des Communisme il sait pourtant  ménager l'URSS (coopération militaire, puis pacte de non agression Molotov-Ribbentrop en 1939) mais, devenu chancelier grâce à la droite allemande en janvier 1933, il obtient les pleins pouvoirs et supprime syndicats et partis.

Staline n'est que le secrétaire du PCUS, mais il détourne cette fonction administrative pour placer ses hommes et prendre l'ascendant sur la direction du Parti après la mort de Lénine. Trotsky, son éternel opposant, s'exile et est assassiné.

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2. Des idéologies différentes [à compléter]

Le Fascisme est chronologiquement la première dictature à se dire "totale". A la soumission des masses (totalement embrigadée) à l'Etat 
s'ajoute une volonté expansionniste. Mais le Fascisme ne prétend pas établir une morale nouvelle rompant avec la Tradition,
dans la mesure où il respecte les  institutions (monarchie, Eglise...).  La répression, féroce, ne s'abat en principe que sur 
les opposants au régime (sauf dans la mesure où, par imitation de l'Allemagne, Mussolini va, pendant la seconde guerre mondiale,
participer à la mise en oeuvre de la Shoah).

Le National-Socialisme est l'un des deux seuls régimes décrits, en 1941, par la philosophe Hannah Arendt comme pleinement
totalitaires. Le contrôle des masses par la Terreur  vise à leur domination par le Parti unique plus que par l'Etat. Le racisme de Hitler, fanatiquement antisémite, rompt avec toute morale ancienne... la promesse du régime d'un IIIème Reich qui durerait 1000 ans
et feraient des non aryens des esclaves en fait un projet "démoniaque" (au sens de Hegel).

Le Stalinisme est décrit comme une forme dévoyée du Communisme, promettant paradoxalement d'agir pour le bonheur futur
de l'Humanité et se réclamant du Pacifisme et de la Démocratie. Le régime a besoin, comme le Nazisme, d'ennemis intérieurs
(les Koulaks, puis leurs sympathisants, puis certaines minorités...)  et s'appuie comme l'Allemagne hitlérienne sur des polices tout
puissantes et un terrorisme d'Etat (le Goulag, administration des camps de travail)..

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3. Des pratiques politiques parallèles [à compléter]

Fin du pluralisme et parti unique (corporations encadrant le monde du travail).
Contrôle de l'appareil d'Etat par le Parti.
Culte de la personnalité sans limite (fin des expériences avec la mort du "chef" : dans le cas de Staline, décédé en 53,
 "deuxième mort" en 56, quans son successeur, Khrouchtchev, dénonce ses crimes officiellement, devant le XXème
Congrès du PCUS).
Agressivité et désir de conquête ; Hitler entre dans la guerre mondiale "les yeux ouverts" en envahissant la Pologne et il n'hésite pas à déclarer la guerre aux Etats-Unis quand l'attaque sur Pearl Harbor (décembre 41) oblige ces derniers à entrer dans le conflit. Mussolini s'en prend à la France dès la défaite de 40 consomée, il entend conquérir l'Albanie puis la Grèce, revendique des droits sur la Tunisie. Staline se rue sur la Finlande dès le début des opérations en Pologne et occupe une moitié de ce pays quand il succombe aux attaques allemandes. Les dictateurs couvrent ou commandent des crimes de guerre (Katyn, etc.).

4. Des sociétés totalement soumises [à compléter]

Embrigadement total de la naissance à la mort : perte de tout sens critique.
Propagande efficace (par le sport, les fêtes et défilés) et asservissement des artistes et des moyens de communication.
Terrorisme d'état et mouvement permanent (camps de concentration, procès politiques, purges : exclusion de populations entières, déportations).

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CONCLUSION
Bilan Par leur forme extérieure et leur situation dans le temps, les trois grandes expériences totalitaires fasciste, nazie et stalinienne paraissent semblables malgré des projets idéologiques différents.  
Réponse à la problématique La soumission totale de leurs populations aux trois dictatures est sans équivalent et souligne la singularité de ces régimes dans l'Histoire de l'Europe et du Monde.
[Pourtant, les vélléités de réforme du Communisme soviétique après la disparition de Staline et l'existence, postérieurement aux années Cinquante d'états autoritaires se réclamant de cette idéologie, font douter de la pertinence du modèle totalitaire. En tout cas, la conviction largement répandue dans certains milieux intellectuels de l'entre deux guerres que la modernisation condamnait définitivement la démocratie libérale, vouée à se dissoudre au profit de formes autoritaires, a été heureusement démentie par le temps].
Ouverture Comment comprendre par ailleurs que l'Amérique du Nord ait échappé dans les mêmes circonstances de crise financière, éconnomique et sociale à la tentation du recours à la Dictature ?

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